premières répétitions
Nous nous posons tout de suite, avec Gwen et Ayouba, la question de la langue du pays, dans la pièce. Il nous faut inventer un code. A base d'éructations, de hoquets, de begaiements... L'idée d'une langue contrainte. Le personnage de l''enseignant accroche sur les mots qui commencent par R. Le Sauvage aussi, du coup.
Ici au lycée, nous sommes dans un pays qui a ses règles propres, ses codes et ses lois, et les gens leur fonction. Nous, artistes, ne parlons pas la même langue non plus, finalement... Celui qui est acceuilli cherche d'abord à comprendre comment ça fonctionne.
Nous découvrons, redécouvrons, plutôt, la vie intérieure du lycée. Le réfectoire midi et soir, les pronostics sur le menu, la sonnerie. La valse des clés.
Je suis complétement obsedée par Chopin. Je vois mille raisons pour ça. Je voudrais des bruits d'éboulis pendant Chopin. Sentir une menace, que ça craque.
Si l'infirmière est serveuse de bar c'est parfait : on a parfois tendance à prendre les serveuses de bar pour des infirmières. La frontières est mince.
Couleur Orient express
Je veux que le paysage change, défile comme à travers les fenêtres du train, dans le souvenir de la dame en rouge.
Ménager dans l'espace des fenêtres d'où seule la vue change.
Visite régulière de Pierre, Paul, Elise, Claire, Geoffrey et d'autres. En fin de journée, pour voir les répétitions. Les acteurs ont l'air de ne pas être trop perturbés. C'est pourtant complétement inhabituel, des gens qui vont et viennent dans une salle de répétition. Finalement ça rejoint un vieux rêve du théâtre et de la décentralisation : le mélange à la vie des autres, à leur quotidien, ce rêve des femmes du quartier venant tricoter en regardant les répétitions, dans un théâtre de la banlieue parisienne...
Aujourd'hui nous avons trouvé et rassemblé des accessoires et élements de décors. Marron, beige, art déco et léopard...
C'est bien.
AL