premières répétitions

Publié le par nw

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Nous nous posons tout de suite, avec Gwen et Ayouba, la question de la langue du pays, dans la pièce. Il nous faut inventer un code. A base d'éructations, de hoquets, de begaiements... L'idée d'une langue contrainte. Le personnage de l''enseignant accroche sur les mots qui commencent par R. Le Sauvage aussi, du coup.

Ici au lycée, nous sommes dans un pays qui a ses règles propres, ses codes et ses lois, et les gens leur fonction. Nous, artistes, ne parlons pas la même langue non plus, finalement... Celui qui est acceuilli cherche d'abord à comprendre comment ça fonctionne.
Nous découvrons, redécouvrons, plutôt, la vie intérieure du lycée. Le réfectoire midi et soir, les pronostics sur le menu, la sonnerie. La valse des clés.

Je suis complétement obsedée par Chopin. Je vois mille raisons pour ça. Je voudrais des bruits d'éboulis pendant Chopin. Sentir une menace, que ça craque.

Si l'infirmière est serveuse de bar c'est parfait : on a parfois tendance à prendre les serveuses de bar pour des infirmières. La frontières est mince.

Couleur Orient express
Je veux que le paysage change, défile comme à travers les fenêtres du train, dans le souvenir de la dame en rouge.
Ménager dans l'espace des fenêtres d'où seule la vue change.

Visite régulière de Pierre, Paul, Elise, Claire, Geoffrey et d'autres. En fin de journée, pour voir les répétitions. Les acteurs ont l'air de ne pas être trop perturbés. C'est pourtant complétement inhabituel, des gens qui vont et viennent dans une salle de répétition. Finalement ça rejoint un vieux rêve du théâtre et de la décentralisation : le mélange à la vie des autres, à leur quotidien, ce rêve des femmes du quartier venant tricoter en regardant les répétitions, dans un théâtre de la banlieue parisienne...

Aujourd'hui nous avons trouvé et rassemblé des accessoires et élements de décors. Marron, beige, art déco et léopard...
C'est bien.

AL


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T
Chopin , ah Chopin ... (3)<br /> <br /> Imaginez-vous maintenant dans cette cellule coincée entre mer et montagne , cette cellule en forme de grand cercueil par une nuit fraiche où la pluie vient battre les tuiles sonores de cette immense chartreuse abandonnée.<br /> Imaginez cet état de corps maladif , cet état d'esprit dépressif , cet état d'âme exilée.<br /> Imaginez encore un piano de 1838 chuchotant , grinçant , crachant , exhortant .<br /> Imaginez-le craquant , bégayant , réitérant .<br /> Imaginez-le s'asphyxiant , soufflant puis s'apaisant .<br /> Imaginez-le pleurant , suppliant et mourant .<br /> Imaginez-le tressaillant , inspirant et renaissant .<br /> Vous y êtes ?<br /> Alors replongez-vous dans cette musique aseptisée , bien enregistrée que nous entendons régulièrement et mettez-y ces accents ( accent musical , accent de langue ) et ressentez .<br /> <br /> tu vois tonton les craquements que tu ressens ils existent dedans, c'est à toi de les mettre dehors.<br /> Quand l'enseignant joue il est dans la dissonnance , le chromatisme , il ne bégaie plus , il n'eructe plus , il n' a plus de tics , il joue de dos pendant que le sauvage lui parle , il préfère ne pas entendre de peur d'être attendri et se réveiller , il préfère se remettre une dose et rester là où il est ,c'est la musique qu'il joue qui le rassure et lui donne la force de continuer mais qui appelle au secours à qui sait l'entendre .
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T
Chopin , ah Chopin .... (2)<br /> Voici quelques notes rédigées par d'autres pour quelques éclaircissements sur l'homme , le compositeur et ses préludes .<br /> <br /> C'est au cours de son séjour à Majorque (dés le 8 novembre 1838 et prendant 98 jours ) et principalement à la Chartreuse de Valldemosa ( du 15 décembre 1838 au 11 février 1839 ) que Frédéric Chopin travailla sur les préludes op.28 .Dans une lettre envoyée le 28 décembre de Valldemosa à son ami Julien Fontana, Chopin fait part de ses impresions : "Tu peux m'imaginer, entre les rochers et la mer ,dans une cellule d'une immense chartreuse abandonnée ( tiens ne serait-ce pas une frontière? ne serait-ce pas un lieu dont on ne peut sortir ?... ) ... Ma cellule, en forme de grand cercueil , ( ! ...) une petite fenêtre donnant sur les orangers, les cyprès du jardin ... Sur ce même pupitre, Bach, mes grimoires ... En un mot, je t'écris d'un endroit bien étrange. ... Le piano attend depuis huit jours dans le port, la décision de la douane qui réclame des montagnes d'or ."<br /> Avec l'arrivée des pluies, la santé du compositeur fut très sérieusement affectée. Ainsi Chopin passa d'un état de félicité à un état de dépression et de tristesse profondes. ( L'enseignant n'est-il pas profondémént triste et déprimé ?... ) De nature romantique et très sensible, il souffarit de se voir traité par les majorquins comme un pestiféré. Il produisit des oeuvres marquées de la plus grande désolation et de la plus profonde tristesse.Il utilisa souvent le rythme "ostinato" de façon à exprimer un sentiment obsédant et oppressif .( ah tiens n'y aurait-il pas un peu d'obstination chez l'enseignant ? et chez le sauvage ? ...) <br /> Son déchirement intérieur se manifeste par l'emploi de dissonances et de thèmes ayant un caractère de choral, confiés au registre grave du piano.<br /> ..."Lorsque, dans une salle de concert, nous écoutons(...), il nous arrive rarement de penser que l'auteur a peut-être créé ce chef d'oeuvre en proie aux affres de l'insomnie ou de la fièvre. ( ...) Sans ce climat moral où souffrit son âme en exil, (...) aurions-nous les plus beaux des 24 Préludes ? " ( Bartomeu Ferra ) ( ah tiens voilà l'infirmière ... et l'âme ! ... )<br /> <br /> Sans doute le "Clavecin bien tempéré" de JS Bach servit-il de modèle à Chopin, qui, avec une liberté romantique d'essayiste et une grande discipline intérieure, créa 24 compositions de longueurs variables et de caractères différents dans toutes les tonalités majeures et mineures suivant l'ordre du cycle des quintes.Ces "essais" sont une forme nouvelle dans la création artistique de Chopin et aussi dans l'histoire de la musique, où il parvient à la plus parfaite économie de moyens.<br /> ..."il a fait parler à un seul instrument la langue de l'infini ( et si il n'y avait qu'un seul personnage en fait dans le sauvage , ...) ; il a su résumer en dix lignes des poèmes d'une élévation immense , des drames d'une énergie sans égale.il n'a jamais eu besoin de grands moyens. Il ne lui a fallu ni saxophones, ni ophicléides pour remplir l'âme de terreur; ni orgues d'église, ni voix humaine pour la remplir de foi et d'enthousiasme.Sa musique était pleine de nuances et d'imprévu.Quelques fois rarement, elle était bizarre, impérieuse et tourmentée." ( Georges Sand cit. d'après B. Ferra ) <br /> <br /> Voilà pour ces quelques citations et annotations ...<br /> N'oublies pas tonton , tout est dans tout et je ne pense pas que le hasard existe ! ...<br /> <br /> Mais au fait Georges , est-ce que tu t'habillais en rouge ? ...
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T
Chopin , ah Chopin ! ...<br /> Quel est donc ce fil musical qui passe de Scum au Sauvage ? D'où vient-il ? D'où vient cette obcession ?<br /> <br /> Serait-ce dû à cette musique que l'on dit romantique et qui est toujours sur le fil ( conducteur !...) , prète à craquer , prète à dissonner par ses chromatismes vertigineux qui à l'époque apparaissaient comme un nouveau langage musical et qui en fait ont été Le langage de Chopin?<br /> Serait-ce dû à cette énergie qui sort de cette musique en sachant qu'à l'époque de Chopin la couleur et la puissance des sonorités n'avaient rien à voir avec celles que nous entendons sur des instruments modernes.<br /> Serait-ce dû à la dualité permanente d'un homme qui composait des pièces aussi émouvantes que dramatiques , aussi brillantes que puissantes ?<br /> Serait-ce dû à la particularité de cet homme qui vivait avec une femme habillée en homme et dont le prénom était Georges ?<br /> Serait-ce dû à ces formes , somme toute banales et courtes , écrites pour être jouées dans des salons à l'atmosphère intimiste et non pour être proposées à un public de concert ? <br /> Serait-ce dû tout simplement à la rencontre d'AL et cette musique pianistique et du coup à la découverte d'une nouvelle richesse, de nouvelles sensations exacerbées, d'un nouveau langage ?...
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